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Message  Aline Lun 31 Jan - 14:35

Le rire est le propre de l'homme... en bonne santé. La santé se manifeste par le rire et le rire peut rendre la santé. Les Chinois et les Grecs le savaient déjà il y a plus de 2000 ans mais on peut tenter aujourd'hui de comprendre avec la biologie du rire pourquoi c'est vraiment si efficace. Comme faire rire un malade est donc absolument vital, d'autant plus qu'on rit de moins en moins dans nos sociétés solitaires (1mn par jour en moyenne). Quelques clowns se dévouent bien à cette tâche en milieu hospitalier (Le rire médecin), mais ce n'est pas si facile et trop ponctuel, aussi certains cherchent une molécule du rire comme remède universel, véritable panacée.
On connaît pourtant depuis longtemps les drogues appropriées.
- En premier lieu, le gaz hilarant (découvert par sir Humphrey Davy en 1799), ou protoxyde d'azote (N2O). Il est surtout utilisé comme anesthésique dentaire (depuis Horace Wells en 1844) ou bien pour booster les moteurs à essence mais ses propriétés hilarantes sont bien établies.
- le cannabis réputé pour déclencher des rires,
- l'alcool.


I- Le (non-)sens du rire

La duplicité du rire est totale. Comme les pleurs, le rire a très distinctement un aspect entièrement psychologique ainsi que des manifestations entièrement physiologiques. Il peut être déclenché par une surprise, une contradiction, une histoire drôle mais aussi par des chatouillements. Le rire présente tous les caractères d'un réflexe, qui peut être incontrôlable, et pourtant c'est vraiment le propre de l'homme, incursion bruyante du corps dans la parole, annulation du sens qui implique le langage dont il semble s'échapper. C'est l'envers maniaque de la dépression désespérée, impuissante et sans force devant le même manque de sens des mots.

Les émotions servent d'abord à communiquer. Les émotions comme les hormones relèvent donc de la théorie de l'information. On sait bien que le rire est facilement contagieux. On peut y voir une fonction de détente de l'agressivité et une sorte de transe qui met les corps en résonance sociale, soulignant leur appartenance à une communauté de sort au-delà de la solennité des mots et des enjeux symboliques. Dans le même ordre d'idée, le rire semble bien lié à la reconnaissance : pour faire rire un bébé on se cache et on réapparaît en faisant "coucou". Si on tombe sur un groupe d'amis, la reconnaissance mutuelle peut déclencher des rires, surtout en terrain ennemi. C'est en ce sens qu'on peut dire que "le rire ce n'est pas le désordre, c'est l'ordre".


Plus fondamentalement, il peut suffire d'une surprise pour déclencher le rire. On peut donc dire qu'il signale une "fausse alerte". C'est la chute qui provoque le rire, chute de l'histoire aussi bien que chute du corps pour peu qu'il n'y ait pas de mal. D'ailleurs, de même que le gaz hilarant sert d'anesthésiant, le rire diminue la sensation douloureuse ce qui est bien utile en cas de blessure légère. On n'est plus ici vraiment dans la communication mais plutôt dans la dimension cognitive de la "fausse reconnaissance" dont on se détache en riant, capacité de déconnection, de remise en cause, de correction, d'apprentissage. On peut l'analyser comme une suspension de communication entre le cerveau du réel et le cerveau de l'émotionnel.

A cette description du rire on pourrait ajouter les réflexion de Freud sur le mot d'esprit comme retour du refoulé, mais ce ne serait qu'une extension de ce qui précède. Enfin, si le lien à la sexualité est évident (ne dit-on pas qu'il suffit de faire rire les filles pour les conquérir), manifestant la présence épidermique d'un désir qui chatouille les sens, il faut reconnaître aussi que le rire peut être un obstacle au sérieux de l'excitation.

II- Le mécanisme du rire

Au niveau biologique, le rire est un état de crise, de stress, mais entièrement bénéfique semble-t-il et constituant une réaction stéréotypée, un réflexe largement incontrôlable qui peut être provoqué par surprise aussi bien que par des chatouillements. Tout comme les pleurs, il décharge le corps d'une tension accumulée, laissant au rieur une sensation de détente et de sérénité.

Le rire commence par une expiration de 5 secondes suivie d'une inspiration de 3 secondes, la ventilation respiratoire atteignant son maximum. Cette forme de respiration entraîne paradoxalement un manque d'oxygène et donc une augmentation du rythme cardiaque (qui passe de 60 à 120 battements par minute), très proche au fond de la peur. Puis les muscles se relâchent pendant que la pression artérielle baisse à nouveau. La sensation de détente et de sérénité peut durer jusqu'à 45 minutes après le rire. Après une brève montée en tension (respiration forte, muscles tendus, bouche sèche, transpiration abondante) on assiste donc ensuite à la relaxation du mauvais stress.

Le foie secrète alors plus de bile, ce qui a pour effet de baisser le taux de cholestérol et de lipides dans le sang (de 10%). Le rire augmente aussi la sécrétion de salive et de sucs digestifs améliorant la digestion. Il stimule les endorphines, diminuant la douleur, tout en augmentant adrénaline et noradrénaline qui combattent l'inflammation articulatoire.

En tout cas, le rire serait très efficace contre la constipation, les maladies cardiaques, les sinusites et l'insomnie. Il diminuerait le stress, la fatigue, la douleur, l'aérophagie, l'arthrite et l'asthme. Enfin, la franche rigolade freinerait le vieillissement. On a pu constater que le rire joyeux a un effet positif sur l'activité des lymphocytes T, qui jouent un rôle important dans le processus de l'immunité, ainsi que sur celle de l'immunoglobuline (un anticorps). Ces effets se poursuivraient jusqu'à douze heures après l'accès d'hilarité.

Norman Cousins s'est fait connaître par son livre "La volonté de guérir" (1980) où il raconte sa guérison par le rire et la vitamine C, alors qu'il était condamné par la médecine. Devant tant de bienfaits, le Dr Madan Kataria, a créé des Clubs de rire qui ont un certain succès depuis 1995, quoique fort peu en France pour l'instant. On y pratique le "rire sans raison", rire un peu forcé au début qui devient de plus en plus franc et spontané, surtout en groupe mais on peut rire aussi devant sa glace. Il y a des associations comme "le rire médecin", des rigolothérapeutes (ou plutôt "gélothérapeutes") issus de la psycho-neuro-immunologie, etc.

S'il est acquis que le rire peut nous guérir, il faut bien convenir aussi que plus on est malade, moins on a le moral, et moins on a le moral, plus on est malade. Le rire est déjà un signe de bonne santé, de même que "pleurer c'est déjà être consolé" (Hegel). Comme la plupart des processus vitaux, il y a une circularité des causes où les effets deviennent causes à leur tour. Ainsi, plus on a d'adrénaline ou de dopamine, plus on rit ; et plus on rit, plus on a d'adrénaline et de dopamine ! Les médicaments peuvent donc avoir au moins un rôle déclencheur pour renverser la vapeur, inverser le cercle vicieux en cercle vertueux.

III- Les secrets de la santé

Pour retrouver la santé, rien de tel que des rires et un peu d'exercice. C'est le coeur à rire qui nous manque justement, et c'est là que panacées ou médicaments peuvent nous aider à reprendre le dessus. Il n'y a pas de miracle pourtant, le stress est social, l'épuisement signale qu'un seuil a été franchi. Le message doit être compris et la guérison n'est pas individuelle, c'est souvent notre situation sociale qu'il faut changer, et il y a des limites au rire même. Du moins l'expérience millénaire des panacées semblent indiquer que l'augmentation de production du NO est bien la voie privilégiée de la guérison malgré tout, le meilleur des remèdes possibles, du moins la plupart du temps, c'est un des secrets d'une bonne santé et de la lutte contre le vieillissement ou la dégénérescence.



Suit ici un article intéressant sur le lien entre drogue sous toutes ses formes et rire (Source: Futurama):
La maxime selon laquelle le rire est une drogue aurait quelque fondement scientifique.

Des chercheurs de l'Université Stanford (Californie, Etats-Unis) ont montré que la région du cerveau stimulée par la lecture de dessins comiques de journaux était la même que celle stimulée par une injection de cocaïne, un joli visage ou encore de l'argent. Ils ont utilisé, afin de mettre en évidence la zone cérébrale concernée, l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), qui permet de visualiser le fonctionnement d'un organe en temps réel. La région du cerveau principalement concernée s'appelle le noyau accumbens, dont le fonctionnement est basé notamment sur la dopamine, agent chimique du plaisir.

Alan Reiss, qui a dirigé les recherches, pense que la découverte pourrait aider à diagnostiquer les signes précurseurs de la dépression, durant laquelle l'appréciation de l'humeur est altérée, voire à apprécier l'effet des antidépresseurs.
Aline
Aline
Admin


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